Présentation de cette série de vidéo sur l’histoire des études indo-européennes et notre perspective, suite à plusieurs réponses reçues au fil des années, pour préciser ce que cette série est, et surtout ce qu’elle n’est pas.
SOMMAIRE
00:00 Introduction et
00:56 Générique
01:13 1) Nier les apports de la linguistique ?
15:17 2) La génétique couronne les steppes ?
26:17 3) Indo-Européistes tous nazis ?
39:29 4) Que Sais-Je ?
Après la découverte de la connexion entre langues européennes et indiennes, et la traduction de textes anciens de l’Inde en Europe, une certaine fascination pour l’Inde se développe en Allemagne et en France. Elle se conjugue aux débuts de la linguistique indo-européenne et aide à réécrire l’histoire ancienne de l’humanité, de la pensée et de la religion. Cet « aryanisme », ce discours sur Indiens, Aryens et Indo-Européens (qui se confondent facilement) à qui on attribue souvent une religion primordiale pure et la civilisation qui aurait engendré toutes les autres, prennent une place étonnante dans l’élaboration des systèmes philosophiques et religieux des idéalistes allemands et des romantiques allemands puis français — qui les aide donc à renouveler le christianisme, ou au contraire se détourner de la tradition biblique pour ces sagesses orientales.
Longuement attendue, la partie 2 du Mythe Indo-Européen explore donc cette première « génération » d’aryanisme, de Herder à Schelling et de Schlegel à Michelet.
🌳🌳🌳 SOMMAIRE 🌳🌳🌳
0:00:00 Introduction
0:02:42 Générique
NOUVEAUX NOMS VIEILLES IDÉES
0:03:00 Aryens, Indo-Européens, Japhétiques…
0:12:07 Aryanisme Romantique vs. Naturaliste
0:16:00 Développement de la linguistique (Rask, Bopp)
0:19:10 La Bible, l'Inde et le Véda : Anciens modèles, nouveaux textes
0:27:30 Mouvement de traduction des textes indiens
0:31:14 L'INDOMANIA ROMANTIQUE EN ALLEMAGNE
0:32:39 Herder (1744-1803)
0:35:25 Idéalisme allemand (et autres chapelles)
0:44:25 Friedrich Schlegel (1772-1829)
0:57:30 Mythologues (Majer, Kanne, Görres, Creuzer, Schelling)
1:13:20 La fin de l’Indomania
L'INDOMANIA ROMANTIQUE EN FRANCE
1:22:50 Spéculations Naturelles et Surnaturelles
1:28:40 Renaissance Orientale et Retour aux Sources
1:33:49 Défense du christianisme (Chateaubriand, Eckstein, Ozanam)
1:38:07 UNIVERSALISME RÉPUBLICAIN (Leroux, Quinet, Michelet)
1:39:20 Pierre Leroux (1797-1871)
1:41:07 Edgar Quinet (1803-1875)
1:45:20 Jules Michelet (1798-1874)
1:48:41 Monarchie de Juillet, histoire des religions et fonction de l'Indomania
1:52:37 Nuances : Benjamin Constant, Lamennais
1:53:48 CONCLUSION
1:57:34 POUR ALLER PLUS LOIN
Quelques réflexions sur la série de jeux vidéos Dark Souls, avec un peu de contexte et de critique de certaines analyses mythologiques.
Partie 1 : analyse gnostique
Première partie d’une série de quatre vidéos sur Dark Souls et ses analyses mythologiques. Pour commencer on se prête nous-mêmes à l’exercice de l’analyse inspirée par la mythologie…
16:06 J’avais pas assez bien vérifié et en fait y’a plein de vidéo sur “le sens gnostique de Dark Souls” (dont certaines dont on va presque parler dans la partie 4…)
🔥 Le livre de Timothy S. Miller, John W. Nesbitt, Walking Corpses: Leprosy in Byzantium and the Medieval West (2014) (Google Books) Voir annexe 3 pour l’oraison funèbre de Jean Chrysostome, qui décrit les lépreux comme des “cadavres ambulants”, d’où le titre du livre. (“unburied corpses, moving cadavers, creeping bodies, rational beings who sent forth inarticulate sounds”)
🔥 Timuçin Buğra Edman, J.R.R. Tolkien on deconstructing Arthurian Legends: A Journey from the Arthurian Legends to J.R.R. Tolkien’s Middle-earth (2016)
🔥 Sørina Higgins, The Inklings and King Arthur: J. R. R. Tolkien, Charles Williams, C. S. Lewis, and Owen Barfield on the Matter of Britain (2017)
Mais jamais de façon très éclairante je trouve. (Ou se limitant à The Fall of Arthur)
(Une autre qui parle de gnosticisme est même sortie entretemps)
Sur le voyage du héros et les théories de Joseph Campbell, une série de critiques courtes mais facilement applicables quand on commence à le lire reste cet article de Robert Segal.
Fin novembre 2020 devait voir arriver dans les salles obscures Kaamelott, premier volet… Et l’histoire se répétant, le début de la conclusion cinématographique de la saga télévisée d’Alexandre Astier s’est vu à nouveau repoussée, cette fois à une date encore inconnue au cours de l’année 2021. En attendant, Lays et Antoine, après avoir abordé avec Justine Breton et Florian Besson les quatre premières saisons de Kaamelottcet été, s’attaquent cette fois aux saisons finales de la série.
Les livres V et VI, qui se caractérisent par un nombre plus restreint d’épisodes plus long, ont marqué un tournant franc pour Kaamelott, développant d’une part les thématiques plus sombres déjà introduites dans les livres III et IV, tout en explorant en profondeur le passé et l’intériorité de ses personnages. Le livre V marque un nadir pour la la Table Ronde, qui se voit écartelée par l’émergence de clans autonomes, et surtout par la mise en retrait progressif d’Arthur, qui renonce d’abord à Excalibur, puis au trône, avant de s’en aller dans une quête vaine de sa descendance, qui s’achève pour lui dans le désespoir. Le livre VI, dans cette même lignée, n’offre pas de futur à Kaamelott, mais revient aux origines, de la jeunesse d’Arthur à Rome à son arrivée en Bretagne et à la fondation de Kaamelott, explorant à la fois les raisons de son échec, mais aussi les qualités qui ont fait de lui un chef. Kaamelott se conclut sur un Arthur à son plus faible, alors que Lancelot et ses hommes ont pris le pouvoir en Bretagne et brûlent la Table Ronde…
Épisode 1 de la série : Les Mystères de Mithra, suite à venir…
Jusqu’au IVe siècle, et à la christianisation de l’Empire romain, le dieu Mithra fut au cœur d’un énigmatique culte à mystères romain mais son histoire commence bien avant… On se plonge ici dans ses racines indo-iraniennes, avec le Mitra des védas indiens ou le Mithra de l’Avesta zoroastrienne.
📖 📖 📖 SOMMAIRE 📖 📖 📖 00:00 Introduction 01:30 Générique et carte-titre 02:20 Sur les Indo-Iraniens 06:20 Mitra dans le Mitanni (Anatolie) 🌿 LE MITRA VÉDIQUE (INDE) 09:16 Mitra dans le Rig-Veda 15:00 Mitra vs. Varuna dans des textes plus tardifs 16:53 Le mythe du sacrifice de Soma 🌿 LE MITHRA AVESTIQUE (PERSE) 19:37 L'Avesta et le problème historique du Zoroastrisme 25:47 Le Mihr Yašt, hymne avestique à Mithra 32:30 Autre mythe de “sacrifice” dans la Bundahišn 🌿 CONCLUSION 36:40 Conclusion et ouverture 38:08 Pour aller plus loin et écran final
📖 📖 📖 NOTES 📖 📖 📖 Lahe et Sazonov présentaient en 2018 dans les Nouvelles d’Assyriologie Brèves et Utilitaires (NABU) un passage en revue des théories sur le traité entre Shattiwaza et Shuppiliuluma On y affirmait que malgré l’insistance de tout le monde à y voir la première apparition de Mitra, certains chercheurs (Beckmann et Wilhelm) avaient traduits « Mitrasshil » par « Mitra-gods », au pluriel remarquant que le sigle indiquant la divinité était en fait pluriel. Cela ne signifierait donc pas Mitra, mais « les dieux du traité ». Cependant la séquence Mitra-Varuna-Indra-Nasatya nous semble simplement trop analogue aux séquences de dieux védiques que nous mentionnons pour ne pas voir dans Mitrasshil un simple analogue du dieu Mitra, hypothèse bien plus parcimonieuse. Cf. Jaan LAHE et Vladimir SAZONOV, « Some Notes on the First Mention of Mitra in CTH 51 », NABU 1, mars 2018, pp. 22-25. [PDF]
Fin juillet devait voir arriver dans les salles obscures Kaamelott, premier volet, début d’une conclusion cinématographique longtemps attendue par les fans de la série. Pandémie et confinement ont repoussé l’échéance à fin novembre, mais qu’importe! Lays et Antoine ont décidé de consacrer leurs émissions estivales à revisiter les 6 saisons (ou plutôt les VI livres…) de Kaamelott, histoire que vous soyez fins prêt·e·s à retrouver l’univers de ce qui est sans doute l’œuvre Arthurienne francophone la plus influente de ces quarante dernières années.
Pour aborder les quatre premiers livres de la série, ils sont rejoint par deux invités de choc: Justine Breton (de nos Hors-séries précédents : HS2, HS3) et Florian Besson, tous deux chercheurs et co-directeurs de l’ouvrage Kaamelott, un livre d’histoire. Ensemble, elle et ils dissèquent la genèse de la série, son succès et les ressorts qui animent son interprétation très particulière de la matière de Bretagne…
Tentative de nouveau format, pour réagir à quelques commentaires récents, sur la comparaison en histoire des religions, et différentes manières d’expliquer des similarités.
SOMMAIRE 00:00 Introduction 10:42 La Genèse vs. Enki et Ninhursag 23:30 Autres arbres : Huluppu et Yggdrasil 32:46 Trois modes d'explication des similarités 42:43 "Biais de catalogue" (cherche meilleur nom) 53:00 Pour aller plus loin, conclusion, prochains sujets
Complexe personnage que celui du Diable, de Satan, du Démon… Pour démêler son histoire, pourquoi ne pas commencer par le Serpent de la Genèse, qui tenta Adam et Ève et les fit chuter ? Quels liens entretient-il avec d’autres mythologies ?
📖 📖 📖 SOMMAIRE 📖 📖 📖
🐍 INTRODUCTION
0:00:00 Prologue et introduction
0:02:32 Générique et carte-titre
🐍 LA SYMBOLIQUE DU SERPENT ?
0:03:33 Le Serpent dans le récit de la Genèse
0:08:00 Le rôle du Serpent ? Satan ou juste un animal ?
0:10:00 Parallèles folkloriques : un trickster ?
0:12:30 Symbolique du serpent au Proche-Orient
🐍 RACINES MYTHOLOGIQUES DE LA GENÈSE ?
0:18:15 Mythologie néolithique ? (Joseph Campbell)
0:19:49 Parallèles mésopotamiens (et exagérations)
0:23:27 Pandore et Ève : lien à la mythologie grecque ?
0:26:30 Prométhée créant les hommes à partir d'argile
0:28:20 Un serpent grec sur un arbre : Ladon
🐍 UN LIEN AUX MYTHES DU PROCHE-ORIENT ?
0:29:05 Adam, Ève, le Serpent, des dieux recyclés ?
0:31:25 Le Mythe d'Adapa
0:32:54 Un mythe ougaritique reconstitué (KTU 1.100 et 1.107)
🐍 CONCLUSION
0:36:36 Types et Anti-Types
0:40:25 Le serpent tentateur : plus original qu'on croirait…
🐍 POUR ALLER PLUS LOIN
0:43:50 Caveats et incertitudes sur la vidéo
0:46:00 Recommandations de livres, podcasts et de vidéos
0:48:02 Pour aller plus bible
0:56:53 Musique finale
Antoine et Lays se sont surtout concentrés sur les oeuvres françaises, mais la légende arthurienne a très vite été traduite dans d’autres langues, et dans cet épisode, enregistré à distance de par les circonstances, on discute un peu plus des productions d’Outre-Rhin.
Après quelques mots sur Hartmann von Aue, qui avec ses Erecet Iweinfut le premier à y adapter les oeuvres de Chrétien de Troyes (RQRF 5-7) avant même le Parzival de Wolfram von Eschenbach (RQRF 20), ils discutent de Wigalois ou le Chevalier à la Rouede Wirnt de Grafenberg, une oeuvre qui commence très proche du Bel Inconnu de Renaud de Beaujeu (RQRF 23), car Wigalois naît de l’union de Gauvain avec une fée.
Le gros morceau de cet épisode sera cependant le Lanzeletde Ulrich von Zatzikhoven, datant du début du treizième siècle, particulièrement intéressant car il nous présente un portrait de Lancelot très différent de celui de Chrétien de Troyes (RQRF 6). Par exemple, il se marie quatre fois (!) sans que sa femme précédente soit ensuite divorcée ou même mentionnée, jusqu’à ce qu’il finisse avec la belle Iblis. D’ailleurs, Guenièvre est bien enlevée dans ce roman, une tradition qu’on trouvait déjà dans d’anciennes vies de saints, mais Lanzelet n’est pas dans une relation amoureuse avec elle, et ne participe pas tant à sa rescousse. Par ailleurs, on y retrouve déjà le début du Lancelot en Prose (RQRF 15) qui n’était pas chez Chrétien : le royaume du père de Lanzelet est ravagé par une révolte de ses barons, et l’enfant est recueilli par une fée sous-marine. Tout cela laisse penser qu’on a là une trace de la tradition originelle de l’histoire de Lancelot, qui a pu influencer aussi bien les cycles en prose qu’Ulrich, mais que Chrétien aurait laissé de côté pour raconter son histoire d’amour courtois.
Comme le souligne Danielle Buschinger, on remarque cependant que ce roman tient tout du « patchwork », une « recréation » post-classique, qui enchaîne des motifs connus sans toujours leur donner le poids requis : un test de vertu grâce à un manteau qui change de forme (comme dans le Lai du Mantel, RQRF 25) ; une femme changée en dragon et qui doit être libérée par un baiser (comme dans le Bel Inconnu)… Dans ces péripéties colorées, Lanzelet « ne traverse jamais de crise », les épreuves l’effleurent sans le bousculer. Mais le merveilleux allemand y prend aussi une saveur différente, le roman invoque la magie avec un peu moins de timidité : Arthur ira ainsi demander son aide à l’enchanteur Malduc pour récupérer Guenièvre, et quand en échange il aura fait Erec et Gauvain (ou Walwein) prisonniers, on s’aidera d’Esealt le Long, un géant qui grandit d’un empan tous les mois, pour assaillir le château du sorcier. Loin du cœur contrarié du Lancelot français, l’adultère par excellence, déchiré par son amour pour sa reine, ce Lanzelet nous montre cependant une autre tradition, une variation intéressante, aidé en ça par un vrai goût pour la féerie.
Suivant Chrétien de Troyes, les romans arthuriens du XIIIe siècle ont souvent soit Gauvain pour héros — comme dans La Mule sans frein ou Le Chevalier à l’Épée (RQRF 19) — soit lui font partager la vedette avec un autre chevalier, privilégié par le romancier —comme dans Méraugis de Portlesguez (RQRF 26). Dans cet épisode, Antoine et Lays en examinent deux.
Dans le court roman de Gliglois, on voit une dame très belle, logiquement nommée, Beauté, repousser l’amour de Gauvain, comme celui de Gliglois, jeune chevalier de son équipage qui est aussi tombé amoureux d’elle. Elle semble le honnir et le tourmenter, mais c’est en fait une épreuve pour tester son amour… À la fin, Gauvain bénira tout de même leur union.
Dans L’Âtre Périlleux, par contre, Gauvain est pleinement le héros, et s’il n’a pas lui-même d’intrigue amoureuse dans cette histoire, il réunit à la fin la plupart des chevaliers qu’il croise à la dame de leur désirs (en forçant même l’un d’entre eux à lui rester fidèle). Tout commence quand Escanor de la Montagne le déshonore en enlevant une dame qui s’était mise au service de la cour d’Arthur. Il le pourchasse, mais croise des dames qui se lamentent autour d’un écuyer, les yeux crevés, qui affirme avoir vu Gauvain être démembré. En réalité c’est seulement un chevalier qui portait des armes similaires aux siennes, tué et dépecé par l’Orgueilleux Faé et Gomeret le Desréé (déréglé ou démesuré), jaloux que les dames qu’ils convoitent leur préfèrent Gauvain et Perceval. Cependant, à cause de cela, il semble que Gauvain perde son nom, et ne se nommera plus que Le Chevalier Sans Nom, jusqu’à ce qu’il ait percé à jour ce qui s’est produit…
En chemin, il libère une dame prisonnière d’une tombe dans un cimetière maudit (ledit Âtre Périlleux) et dont un démon abuse chaque nuit. On y apprend que la mère de Gauvain, une fée, avait prophétisé qu’Escanor était le seul chevalier qu’elle n’était pas sûre que Gauvain puisse vaincre. Signe de sa puissance, suivant le moment de la journée, la force d’Escanor se démultiplie, un trait généralement attribué à Gauvain lui-même. Dans cette quête pour rencontrer celui qui pourrait mettre fin à ses jours et récupérer son nom en prouvant qu’il est bien vivant, Gauvain devra aussi défaire le sadique roi de la Rouge Cité, croisera des noms familiers comme Espinogrès ou Raguidel de l’Angarde, et aidera Cadret dont la bien-aimée a été promise à un autre contre son gré. Privé de son nom, Gauvain est ici pleinement « l’idole inconnue » (pour reprendre le titre du livre de Stoyan Atanassov) : tout le monde l’invoque et connaît ses exploits, mais on ne le reconnaît pas.