RQRF 38 : Ségurant, le Chevalier au Dragon

(et les Prophéties de Merlin, Rusticien, la Queste 12599…)

Un roman arthurien retrouvé ! Un chevalier jusqu’ici oublié ! L’édition et la traduction des aventures de Ségurant le Brun, chevalier au dragon, ont été ponctuées, ces dernières années, d’annonces tonitruantes sur la mise au jour de cette « matière de Ségurant ». Une version unique des Prophéties de Merlin, contenue par le manuscrit 5229 de l’Arsenal contient en effet une série d’épisodes uniques centrés sur Ségurant, enchanté au tournoi de Winchester et qui se met à pourchasser un dragon, qui n’est en fait que l’apparence prise par un démon…

Comme le remarquaient déjà Löseth à la fin du XIXème siècle ou Paton dans son édition des Prophéties de Merlin en 1926-1927, son histoire semble se continuer dans la version longue des Prophéties de Merlin, et dans toutes ses versions plusieurs prophéties du sage Merlin font allusion à la destinée de Ségurant, qui trouvera la tombe de Merlin, partira en Orient, où il sera couronné roi de Babylone et d’Abiron, se rendra à Jérusalem… Suivant Paton, Ernst Brugger, à la fin des années 30, concluait donc que Ségurant était une part centrale de la forme originale des Prophéties de Merlin. Les spécialistes remarquaient déjà qu’on retrouve aussi Ségurant dans la Queste 12599, dans une compilation « guironienne » rattachée à Rusticien de Pise, et des « versions alternatives » qui en descendent et réécrivent l’histoire du chevalier au dragon.

Cependant, le manuscrit de l’Arsenal est très tardif (1390-1403 pour Arioli) et le lignage des Bruns apparaissait dans le cycle de Guiron le Courtois, donc c’est généralement à l’univers guironien que la discipline rattachait Ségurant, dont les épisodes se trouvaient donc dans la tradition éclatée des Prophéties de Merlin et diverses compilations guironiennes dont la variété a de quoi étourdir les analystes. En 2009, Nathalie Koble attire à nouveau l’attention sur le manuscrit de l’Arsenal dans son examen des Prophéties de Merlin et un article consacré qui en détaille le contenu. Suivant ses travaux, et des analyses plus précises de Guiron le Courtois, Emanuele Arioli a réévalué la chronologie et les rapports de ces textes : puisque de nombreux éléments de la version cardinale sont attestés à la fin du XIIIe siècle, c’est celle-ci qui doit être la source de toute cette matière de Ségurant, directement ou après son intégration dans les Prophéties de Merlin dans les années 1270.

Dans ce (long) épisode, Merlin (Lays) et Maître Antoine reviennent sur les différents épisodes édités et traduits par Arioli, les questions soulevées par ses théories et celles de ses collègues.

De par la large étendue des textes couvert, cet épisode est (malheureusement) le plus long que nous ayons produit jusqu’ici, et avec celui-ci nous dépassons les 100 heures de Rex Quondam Rexque Futurus… L’occasion de vous remercier si vous nous écoutez encore !

Image : Ms. Arsenal 5229 fol. 151v.
RQRF 38 : Ségurant, le Chevalier au Dragon (et ce qui s’ensuit)

Sommaire

 0:00:00 Générique
 0:01:00 Actualités 
 0:10:45 Introduction 
 0:45:26 Version cardinale de Ségurant (ms. Arsenal 5229)
 2:06:00 Ségurant dans la version longue des Prophéties de Merlin (version compl. romanesque)
 2:24:00 Prophéties sur Ségurant (version compl. prophétique)
 Continuations et variantes de Ségurant hors des PdM
 2:43:00 Ségurant dans la Queste 12599
 3:06:00 La compilation de Rusticien de Pise
 3:10:10 Rusticien II / Aventures des Bruns : autre compilation attribuée à Rusticien
 3:17:30 Versions alternatives qui en dérivent
 3:21:34 Version alternative BnF 358
 3:23:30 Version de Londres-Turin
 3:26:33 Postérité de Ségurant, en Italie, Espagne, Angleterre…
 3:34:44 Inspiration de Ségurant : Siegfried/Sigurdr ?
 3:38:08 Quelques questions en suspens
 3:55:50 Conclusion 

Diagrammes pratiques, à consulter abondamment :

Annexes 

Quelques liens

Une réponse sur « RQRF 38 : Ségurant, le Chevalier au Dragon »

J’aime beaucoup Arthur qui envoie un message au Roi pêcheur. Je me demande si une analogie moderne au récit de Ségurant dans le manuscrit de Larsenal ne serait pas les OAV de dragon ball, qui piochent un peu partout dans la mythologie du récit d’origine, que tout les fans connaissent, quitte à faire cohabiter à l’écran des personnages qui ne sont jamais présent ensemble dans l’oeuvre d’origine. Bon je doute que ça constitue un argument philologique, mais ça dit quelque chose du texte et du rédacteur je trouve.

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