Lays et Antoine font ce ce mois-ci un petit écart aux légendes arthuriennes, en se penchant sur les Lais de Marie de France, une autrice très mal connue dont on sait seulement qu’elle écrivait en français dans la seconde moitié du XIIe siècle, sans doute à la cour du roi d’Angleterre Henri II Plantagenêt. Si deux de ses récits – Lanval et Chevrefoil – font figurer en bonne place des chevaliers de la cour d’Arthur, la plupart d’entre eux sont situés dans une temporalité plus vague, même si tous sont solidement ancré dans le monde celte, et plus particulièrement en Bretagne continentale.
Récits courts – entre 120 et 1200 vers– les lais bretons mettent essentiellement en avant des relations amoureuses, qu’elles soient heureuses ou tragiques, nimbées d’héroïsme ou de fantastique. Ils se caractérisent aussi par un discours constant sur l’origine et la transmission de leurs textes, allant parfois jusqu’à remettre en question leur propre titre – Eliduc étant ainsi corrigé en Guildeluec et Guilliadon, par exemple. Si leur postérité directe sera bien moindre que celle des romans, leurs thèmes, leur poésie, et leur connection avec les origines celtes de la Matière de Bretagne en feront des influences certaines sur son développement ultérieur, que ce soit en français ou en anglais.
- Document annexe avec résumés des Lais.
- Cours de Thomas Römer “Joseph et Madame Potiphar (Genèse 39)” (17 mars 2016)
- Lanval repris : Sir Landevale ; Thomas Chestre, Sir Launfal (fin XIVe s.)