RQRF 10 : Robert de Boron (2/2) : De Myrddin au Merlin en Prose

Avant d’attaquer le Merlin en prose et son fragment en vers, rattachés à Robert de Boron, Antoine et Lays font deux pas en arrière pour montrer le développement du personnage de Merlin.

RQRF 10 : Robert de Boron (2/2) : De Myrddin au Merlin en Prose (décembre 2017)
  • 00:00:00 Extraits et générique
  • 00:01:53 Introduction
  • 00:04:14 Le Myrddin Gallois (Annales CambriaeLivre Noir de Carmarthen, etc.)
  • 00:26:30 Musique : Purcell, King Arthur.
  • 00:27:00 Merlin dans l’Historia Regum Britanniae (c. 1136) de Geoffrey
  • 00:33:45 Merlin dans la Vita Merlini (c. 1151) de Geoffrey de Monmouth
  • 01:15:33 Musique : Purcell, King Arthur.
  • 01:16:07 Textes parallèles à la Vita Merlini : Lailoken, Buile Suibhne (c. 1200)
  • 01:28:26 Musique : Purcell, King Arthur.
  • 01:29:20 Le Merlin en prose, attribué à Robert de Boron (c. 1200-1210)
  • 02:14:40 Musique : Purcell, King Arthur.
  • 02:15:23 Merlin en prose, suite et fin : Pendragon, Uther, l’Epée dans l’enclume
  • 02:47:15 Musique : Purcell, King Arthur.
  • 02:47:50 La proto-Mort Arthur » qui conclut le Perceval en Prose.
  • 03:09:00 Musique : Lo-Fi Is Sci-Fi, Behold! The New Design.
  • 03:13:08 Réclames Radiokawa

A commencer par les poèmes gallois du Livre Noir de Carmarthen (copié en 1250) tels que Yr Oianau (les salutations) et Yr Affalenau (les pommiers) et quelques autres poèmes de manuscrits plus tardifs comme Cyfoesi Myrddin a Gwenddydd ei Chwaer (Dialogue de Myrddin et Gwenddydd, sa soeur), Gwasgwargedd Myrddin yn y Bedd (Chant de séparation de Myrddin à la tombe) et Peiran Faban/Vaban (Le garçon commandant). Lays et Antoine tentent de mettre en contexte l’histoire de ce Myrddin (prononcer Meurthinn, avec un th anglais comme dans father) dans cette tradition littéraire dont on évoquait les problèmes dans l’épisode 2. Il s’agirait là d’un barde qui s’est enfui après une bataille, devenant fou, et qui énonce son passé glorieux avant ses décennies d’exil dans la forêt, où il prophétise sur l’avenir de la Bretagne.

Le personnage du garçon sans père nommé Ambrosius chez Nennius (voir RQRF 1) et qui révélait à Vortigern les deux dragons sous la tour qu’il essayait de construire, sera combiné à ce Myrddin gallois par Geoffrey de Monmouth autour de 1136 dans son Historia Regum Britanniae (voir RQRF 3) pour créer le personnage de Merlin, et il semble s’y être tant attaché qu’il lui consacra même une Vita Merlini (c. 1151), une vie de Merlin, qui est malheureusement moins lue, mais où l’on voit ce Merlinus sauvage vivre dans les bois et prophétiser. Cet homme sauvage trouve des parallèles dans un manuscrit de la vie de Saint Kentigern qui mentionne un Lailoken très « merlinique » et un texte irlandais, Buile Suibhne (c. 1200) ou Folie de Suibhne (= Sweeney)

Enfin, au terme de ce (long) parcours, on attaque enfin le Merlin en Prose, la seconde partie de la « trilogie » de Robert de Boron, précédé par le Joseph, et suivi par le Perceval en Prose, examinés la dernière fois. Merlin est, comme dans l’Historia de Geoffrey, le fils d’un démon, mais sa mère, au lieu de participer enthousiaste à leur relation sans réaliser sa nature démoniaque, elle est violée suite à un moment d’inattention. L’enfant, heureusement précoce, acquiert des démons la faculté de voir le passé et de Dieu, la faculté de voir l’avenir. Il les mettra au service des rois Vortigern, Pandragon et Uther, avant d’aider à la conception d’Arthur, puis, alors que la Bretagne est sans roi après la mort d’Uther, Merlin fait apparaître à Noël devant le perron de la cathédrale de Londres, une épée, plantée dans une enclume, sur un bloc de pierre. Et qui la sortira, sera par la grâce de Dieu roi de Bretagne…

Pour finir, on termine cet examen du cycle « boronesque » avec la fin du Perceval en Prose, parfois nommée Mort Artu, car elle intègre la tradition de Geoffrey et Wace (voir RQRF 4) quand à la chute du royaume arthurien.

RQRF 9 : Robert de Boron (1/2) – De Joseph d’Arimathie au Perceval en Prose

A l’orée du XIIIème siècle, un certain Robert de Boron compose le Roman de l’Estoire dou Graal, une oeuvre en vers dans lequel il relate l’origine du Graal, de son rôle dans la Passion du Christ aux mains de Joseph d’Arimathie jusqu’à son arrivée en Bretagne où il sera abrité par le Roi Pêcheur. Ce roman, suivi dans son unique manuscrit par le fragment d’un Roman de Merlind’attribution controversée, va être à l’origine de l’un des premiers grands cycles en prose Arthuriens, une trilogie en prose parfois directement attribuée à Robert de Boron lui-même.

Le Roman, mis en prose sous le titre de Joseph d’Arimathie, est suivi ainsi dans bien des manuscrits d’un Merlin, qui complète les fragments de la version en vers et fait le lien entre les romans arthuriens et les chroniques de Geoffrey de Monmouth et Wace. Le cycle n’est en fait complet que dans deux manuscrits, qui leur ajoutent un Perceval en prose, souvent appelé Didot-Perceval, se terminant avec la chute du royaume d’Arthur telle que relatée par Geoffrey.

Dans cet épisode, Lays et Antoine explorent ainsi l’histoire du Graal chez Robert de Boron et ses prosificateurs de Joseph à Perceval, avant d’aborder leur Merlin et la Mort Arthur du Perceval dans le prochain épisode.

Rex Quondam Rexque Futurus 9 : Robert de Boron (1/2) – De Joseph d’Arimathie au Perceval en Prose